juin 092011
 

« Pouvez-vous nous renseigner sur les plantes fleuries si possible, qui pourraient se plaire sur une fenêtre ou un balcon à l’ombre. Et que les pucerons et autres nuisances dédaigneraient. Que pensez-vous de ce problème parisien ? » m’a demandé Mohair, fidèle lectrice de mon blog Paris côté jardin. Je vais donc essayer d’y répondre…

Des plantes fleuries à cultiver en pot ou en jardinière dans un emplacement ombragé, il y en a quand même un petit nombre facile à trouver, aussi bien parmi les fleurs annuelles que parmi les plantes vivaces ou les arbustes.

Balcon fleuri avec un bégonia Fragrance, un hosta plantain et un bégonia Dragon Wing

Balcon fleuri avec un bégonia Fragrance, un hosta plantain et un bégonia Dragon Wing, photo Alain Delavie

Voici quelques exemples choisis parmi les végétaux les plus communs (cliquer sur chaque mot souligné pour accéder à un autre article avec une ou des photos de la fleur en question) :

  • Les bégonias semperflorens (à petit développement avec des fleurs le plus souvent petites) et les bégonias tubéreux hybrides (à fleurs simples ou doubles, à port dressé ou retombant) et le fameux bégonia Dragon Wing, vite opulent et à la floraison particulièrement abondante et généreuse,
  • Les balsamines et les impatiens hybrides,
  • Les coléus (qui fleurissent en belles grappes lâches bleu violacé, mais que l’on ébouttonne le plus souvent pour préserver la beauté du feuillage coloré qui vaut souvent toutes les floraisons),
  • Les fuchsias (petits arbustes à port dressé ou étalé à retombant, très nombreuses variétés, mais pour la plupart peu rustiques),
  • Les misères (Tradescantia fluminensis et variétés; Gibasis siderasis) qui fleurissent discrètement mais assez longtemps au printemps et en été,
  • Les heuchères, heucherellas et tiarellas (la diversité et le nombre des variétés sont tels qu’il serait possible de faire un balcon uniquement avec ces plantes vivaces rustiques),
  • Un grand nombre d’hostas, du miniature au plus exubérant,
  • Les minis cyclamens (pour fleurir l’arrière-saison seulement, de septembre jusqu’au coeur de l’hiver tant que les températures ne sont pas trop basses).

Mais parmi ces plantes fleuries, certaines sont sensibles aux pucerons (les fuchsias notamment) et surtout aux araignées rouges ou au thrips, deux acariens redoutables en été qui déciment les potées de balsamines, d’impatiens et de coléus plus particulièrement. Attention aussi avec les fuchsias, très sensibles aux invasions de mouches blanches ou aleurodes, si difficiles à éliminer.
Sur un balcon ou un rebord de fenêtre en pleine ville, les hostas sont rarement attaqués par les limaces, très friandes de ces belles plantes qu’elles transforment en dentelle. Mais dans une cour ou un jardin de ville, il faut être plus vigilant, car les « baveux » s’invitent partout où l’humidité est suffisante.
Les bégonias tubéreux sont souvent sensibles aux attaques d’oïdium (ou blanc), un champignon parasite qui grille leur feuillage et les fleurs.

En conclusion, je retiendrai :

  • Pour la belle saison et l’été notamment, le bégonia Dragon Wing, qu’il soit rouge ou rose. C’est le plus robuste, insensible à la plupart des maladies ou ravageurs communs. À marier éventuellement avec des misères.
  • Pour un décor permanent qui va durer plusieurs années, les heuchères, les heucherellas, les tiarellas et les hostas. Ces plantes sont moins florifères, mais elles sont très rustiques et deviennent de plus en plus belles au fil des années. Les trois premières gardent leurs jolis feuillages en hiver, alors que les hostas s’endorment et disparaissent le temps de la mauvaise saison.

 

 

oct 292010
 

Plantes d’intérieur faciles et sans soucis, les misères sont aussi les bienvenues sur les balcons, les terrasses, dans les cours et les jardins où elles forment des cascades ou des tapis denses en moins d’un été. Comme le montre ce beau parterre de Tradescantia zebrina vu dans le parc André Citroën il y a quelques jours.

Plante exotique dedans dehors

Tapis de Tradescantia zebrina dans le parc André Citroën, Paris 15e (75), photo Alain Delavie

Je ne suis pas assez familier de ce parc pour savoir si cette misère arrive à résister aux gelées hivernales ou si elle est plantée chaque année ou seulement cette année. J’ai gardé longtemps dehors une misère verte, Tradescantia fluminensis, qui disparaissait pendant la mauvaise saison, mais arrivait à repartir au printemps, sauf après les deux derniers hivers rigoureux qui ont sévi. Les années aux hivers plus cléments, j’ai même conservé la petite misère gypsophile (Gibasis geniculata) pourtant plus frileuse. Mais je n’ai jamais tenté cette misère argenté et pourpre, souvent appelée Zebrina pendula.

Plante exotique dedans dehors

Tapis de Tradescantia zebrina dans le parc André Citroën, Paris 15e (75), photo Alain Delavie

Là où le feuillage est le plus épais, la plante a davantage de chances de résister aux coups de froid, surtout s’ils ne sont pas trop intenses. Sur mon balcon, l’épais feuillage formé pendant la belle saison gelait, se desséchait et protégeait les racines d’où partaient des petites pousses au printemps. La croissance très rapide des misères permet d’obtenir ensuite en quelques mois un effet spectaculaire, à moindre coût.

Plante exotique dedans dehors

Misère (Tradescantia zebrina), photo Alain Delavie

Quand on prend le temps de bien l’admirer, cette misère est en fait très décorative, avec sa panachure argentée d’une grande élégance qui tranche avec le pourpre du revers des feuilles. Un feuillage suffisamment lumineux pour éclairer un coin sombre, sans être pour autant trop tape à l’oeil.

Les misères se bouturant facilement dans l’eau, un fragment de tige avec quelques feuilles donne vite une nouvelle plante. Il faut d’ailleurs que je pense à bouturer mes deux misères (deux variétés de Tradescantia fluminensis), plantées dans les jardinières sur mon balcon, car un coup de gel pourrait vite nous surprendre maintenant. Installées dans un beau vase, les pousses peuvent passer l’hiver dans l’appartement sans être rempotées, en hydroponie. Au printemps suivant, hop, directement dans les jardinières. Ce sont des plantes retombantes parfaites pour habiller une jardinière à l’ombre, ce qui est le cas de la partie orientée vers l’intérieur du balcon où le soleil ne donne plus en été quand les plantes ont beaucoup poussé. À planter avec d’autres végétaux robustes à croissance rapide, sinon c’est l’étouffement garanti !

juin 152010
 

Après avoir beaucoup souffert des basses températures du printemps, mon pied de Streptolirion volubile, que j’avais acheté lors de la Fête des Plantes Vivaces de Saint-Jean-de-Beauregard (91), s’est enfin mis à pousser sur mon balcon. Sa croissance est impressionnante et incroyablement rapide…

Plante grimpante exotique

Potée de Streptolirion volubile (Commélinacées) sur mon balcon, juin 2010, photo Alain Delavie

Le petit pied qui avait presque perdu toutes ses feuilles dans les semaines qui ont suivi son achat en raison des températures trop froides est maintenant pourvu de larges feuilles en forme de coeur, à l’aspect satiné qui devient vert bleuté iridescent en fin de journée, quand la lumière tombe. La floraison n’est pas spectaculaire. Les petites fleurs blanchâtres sont groupées en petits bouquets le long des tiges.

Cette plante grimpante forme une liane vigoureuse. Sa croissance est vite exubérante quand elle se plaît. Il faut prévoir de solides tuteurs ou un palissage pour la maintenir et la diriger. Cette année sur mon balcon, je lui laisse la gouttière sur laquelle elle va pouvoir courir, moyennant quand même une aide avec des liens pour la maintenir, car cette plante n’a pas de crampon ou de vrille.

Elle peut rester dehors en plein air pendant toute la belle saison, il faut ensuite l’installer dans une pièce très claire et chauffée pendant la mauvaise saison, car la plante n’est pas rustique. Cette cousine des misères (famille des Commélinacées) apprécie plutôt de rester à l’étroit dans son pot. Il faut arroser quand le substrat commence à sécher en surface, sans laisser la plante se flétrir. Mais inversement, il ne faut pas la noyer, car elle déteste et perd alors très vite ses feuilles. En hiver, faites attention aux attaques d’acariens, qui peuvent vite proliférer et dénuder la plante, voire la faire dépérir.

Pour la multiplier, rien de plus facile ! Les fragments de tige avec quelques feuilles s’enracinent très vite dans un verre d’eau. Les longues tiges se marcottent aussi très facilement, dès qu’elles touchent la terre, des racines apparaissant au niveau des noeuds sur les tiges. J’ai d’ailleurs un autre pied qui provient de marcottes d’un pied mère installé à longueur d’année en pleine terre dans un jardin breton. Sa vigueur est encore plus importante que le pied acheté qui avait été élevé sous serre.

Plante grimpante exotique

Boutures de Streptolirion volubile sur mon balcon, juin 2010, photo Alain Delavie

Où le trouver ? Chez Olivier Ézavin, pépinière Le Monde des Fougères.

juil 082009
 

Habituellement cultivées comme plantes d’intérieur, les misères sont parfaites pour les balcons et les terrasses pas trop ensoleillés. Robustes, faciles à cultiver et dotées d’une croissance vigoureuse, elles permettent de composer des potées généreuses. Au fil des années, j’ai cultivé de nombreuses espèces, voici une petite sélection plus insolite.

Aneilema aequinoctiale aux fleurs jaune bouton d’or.
Apoleina multiflora au feuillage vert foncé sur le dessus, rouge pourpre noir brillant au revers.
Gibasis aff. pellucida (= Gibasis geniculata) ou misère gypsophile, couverte en permanence de petites fleurs blanches.
Belosynapsis aux petites fleurs roses et feuilles velues.
Callisia fragrans, géante parmi les misères, aux immenses rosettes et à la rare floraison parfumée.

Streptolirion volubile, immense liane aux feuilles en forme de gros coeur.

Toutes ces espèces exotiques appartiennent à la même famille, celle des Commélinacées.

Laquelle préférez-vous ?