avr 032014
 

À 20 minutes de Paris, venez découvrir Yerres, l’autre capitale de l’impressionnisme. Pour la première fois, 42 chefs-d’œuvre de Gustave Caillebotte vont être présentés dans sa propriété yerroise, où ils ont été peints. Ce grand rendez-vous de l’impressionnisme est d’autant plus exceptionnel, que ces œuvres n’ont, pour la plupart, jamais ou très peu été exposées au public.

Les périssoires, 1878, huile sur toile, Gustave Caillebotte
Les plus grands musées du monde se sont associés à cet évènement culturel majeur de l’année 2014. Ainsi, 42 tableaux issus des collections de National Gallery of Art de Washington, de l’Art Museum de Milwaukee, de l’Indiana University Art Museum de Bloomington, du Musée des Beaux- Arts de Rennes et des Musées d’Orsay, d’Agen et de Marmottan Monet à Paris seront présentés aux côtés des œuvres prêtées par la famille même de l’artiste et par des collectionneurs privés.

La Propriété Caillebotte, foyer de l’impressionnisme
Gustave Caillebotte a 12 ans lorsque ses parents s’installent dans la propriété yerroise qui sera leur résidence d’été. De 1875 à 1879, il peindra quelques-uns de ses tableaux les plus importants dans cette propriété familiale où l’on trouve une maison de maître, de nombreuses dépendances, un grand parc longeant la rivière, des fabriques et un potager.
Ce lieu a été fondamental dans l’inspiration de l’artiste, lui offrant aussi bien des motifs à peindre avec le parc, la rivière, le potager que des sujets de composition avec l’activité des canotiers et les loisirs de la rivière. C’est à ce moment que se définit le style de Caillebotte, fait de sujets modernes représentés d’une façon nouvelle, qui le feront devenir l’un des peintres impressionnistes les plus originaux.
Les tableaux qu’il a réalisés dans la propriété familiale d’Yerres constituent une partie essentielle de la révolution artistique apportée par les impressionnistes. Ce sont ces œuvres qui seront montrées, à Yerres, sur les lieux mêmes qui les ont inspirées et où elles ont été peintes.
La propriété appartient depuis 1973 à la commune d’Yerres, qui l’a entièrement restaurée et lui a ainsi permis de retrouver son aspect du temps de Caillebotte avec sa grande maison blanche ornée de colonnades, appelée le Casin, sa ferme, dite « Ferme Ornée » transformée en centre d’art et d’expositions, son orangerie, sa glacière, son potager et le parc de 11 hectares bordé par la rivière. La Propriété est inscrite à l’Inventaire Supplémentaire des Monuments Historiques et labellisée en 2012 « Maison des Illustres » par le Ministère de la Culture et de la Communication.

Introduction à l’exposition
L’œuvre de Gustave Caillebotte, qui participe au mouvement impressionniste, a été redécouverte au début des années 1970. Elle est aujourd’hui connue grâce à quelques tableaux appréciés comme étant des chefs-d’œuvre de la période : Les raboteurs de parquet, Les périssoires, Le pont de l’Europe. Ce sont en effet des images totalement nouvelles par les sujets traités. Bien davantage qu’une scène de genre, elles sont des pages de l’histoire contemporaine de l’artiste. Elles montrent la ville moderne, celle du Paris d’Haussmann, ses hommes au travail et l’homme moderne dans son nouveau rapport avec la nature.
La propriété yerroise où il vécut, dite Propriété Caillebotte doit son nom à Martial Caillebotte, son père, qui l’a acquise en 1860 pour en faire sa résidence d’été, non loin de Paris.
Gustave naît en 1848 à Paris. Il termine ses études de droit en 1870 et apprend la peinture dans l’atelier de Léon Bonnat à l’École des Beaux-Arts. Il va peindre dans la Propriété d’Yerres pendant la belle saison, de 1875 jusqu’à 1879. Entouré de sa famille et de ses frères, il se livre au jardinage, pratique la baignade et le canotage dans la rivière et reçoit ses amis, dont le peintre Claude Monet.
La Propriété d’Yerres a été décisive dans la définition de son art. C’est là qu’il a trouvé quelques-uns de ses motifs de prédilection et qu’il a élaboré son style.
L’exposition, « Caillebotte à Yerres, au temps de l’impressionnisme« , dans le nouvel espace réaménagé de la Ferme Ornée, retrace ses sujets d’inspiration : les loisirs à la campagne, le travail au potager, les joies du canotage, les plaisirs de l’eau… en montrant pour la première fois ses tableaux sur les lieux même qui les ont inspirés et où ils ont été peints, et qui n’ont pas changé depuis l’époque de l’artiste.
Au Casin, on retrouve un espace audiovisuel se rattachant à l’exposition, des textes et visuels sur la Ville, son histoire, ses bâtiments et la Propriété Caillebotte entre les 17e et 19e siècles.
Enfin, une promenade dans le parc de la propriété et dans le potager, accompagnée de tablettes numériques, permet d’appréhender in situ l’œuvre de Caillebotte. Continue reading »

déc 222013
 

Bouquet de fleurs, mosaïque, Cité Saint-Chaumont, Paris 19e (75)
Située près de Belleville, entre le boulevard de la Villette (où elle débouche) et l’avenue Simon Bolivar, la Cité Saint-Chaumont fait partie de ces nombreux passages et voies discrètes ou secrètes de la capitale. En passant sur le boulevard, j’ai repéré les motifs fleuris en mosaïque qui ornent les murs de l’entrée à la Cité.

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mai 212013
 

Exposition Sensitives, Galerie La Ralentie

Plantes rampantes épineuses dans les régions tropicales, les sensitives se replient au moindre choc (vent, pluie, toucher…). Elles ferment aussi leurs feuilles la nuit pour se protéger des intempéries et des prédateurs herbivores en un mouvement des plus spectaculaires du règne végétal. Surnommées également « Marie-honte » ou « Honteuse- femelle » aux Antilles ou encore « Trompe-la-mort » en Nouvelle-Calédonie, les Sensitives n’ont pas fini de livrer tous leurs secrets. Un peu comme Muriel Napoli et Ana Tornel.

Le végétal (fleurs, herbe, arbres) justement, fréquente les tableaux de Muriel Napoli ainsi que le minéral. Beaucoup. Des roches, des météorites, des sédiments… Ca explose, ça jaillit, ça brûle dans une sorte d’éruption permanente, à la façon d’un volcan jamais repu. De larges traces noires et blanches, parfois teintées de bleu, irradient ses toiles. Elle a longtemps cherché avant de rompre avec la figuration, la couleur ; pour trouver son format (un carré de 90×90 ou 60×60), sa manière de faire à même le sol. Muriel Napoli théorise peu, se lève tôt et expérimente à l’envi : fusain, encre de chine, acrylique, couteau, pinceau, brosse. Autodidacte, elle explore à sa manière, empirique ; ouverte au hasard, disponible à l’aventure. Peu à peu, l’artiste marseillaise tend à l’épure. Partie de strates successives abruptes (quelques nuances de gris), ses œuvres évoquent par la suite une version dévoyée des planches du test du Rorschach ou les environs de la calligraphie asiatique. À d’autres moments, elle se rapproche du monochrome. Comme les sensitives, Muriel Napoli cesse toute activité quand la nuit menace. Avant de s’y remettre au point du jour.

Photographe, Ana Tornel vit et travaille à Paris. Passée par la presse magazine, elle conserve l’instinct d’observation du reporter qui sommeille. Ses pas l’amènent incidemment à shooter des stylistes (Créateurs de mode, 1998/2000), à s’attarder sur les plaisirs aquatiques de gamins (Nager, un jeu d’enfants, 2000/2009) avant de se fixer vers des horizons plus personnels (Jardins secrets, secrets de jardins, 2011/2012). Dévouée à la photographie argentique, même si elle maîtrise le numérique, Ana Tornel voyage là dans le végétal, dans un univers mystérieux et insolite. Comme si cette flore redessinait avec elle une autre architecture urbaine. En contrebande. Persuadée, dès la prime enfance, que l’herbe est forcément plus verte ailleurs, elle traque, presque à son insu, l’envers du décor. A sa main, à son rythme. Toujours à la recherche du meilleur outil, elle s’inscrit l’an dernier à un atelier, auprès de Quinn Jacobson, pour s’aguerrir au « collodion humide », un procédé singulier qui remonte aux origines de la photo. Le « collodion humide » nécessite une patience infinie, une humilité à toute épreuve devant la lenteur et la frustration afférentes à l’exercice. Un sacerdoce d’artisane, hors du temps, qui lui convient à merveille.

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jan 282013
 

Fleur au papillon, Paul Sartoleri et Mosko & Associés, rue de Jourdain, Paris 20e (75)

Si vous allez vous promenez dans la rue du Jourdain dans le 20e arrondissement de Paris, vous découvrirez ce gros papillon vert qui butine une immense fleur, une création de Mosko et Associés et de Paul Santoleri.

Cette fresque a été réalisée sous une fenêtre et elle fait partie d’une série de peintures murales toutes disposées sous les fenêtres du bâtiment de l’école maternelle située au 4 de la rue du Jourdain. À suivre !

nov 022012
 

Immeuble sur le quai d'Austerlitz, Paris 13e (75)

Difficile de ne pas voir ces immenses coulures quand on passe sur le quai d’Austerlitz ou sur le pont dans une des rames du métro de la ligne 6. L’immeuble en lui-même est plutôt quelconque et sans intérêt, très années 50. Mais l’oeuvre de l’artiste a des couleurs fluo qui ne passent pas inaperçues !

Immeuble sur le quai d'Austerlitz, Paris 13e (75)

Dans la grisaille de l’automne, on ne voit que ça !

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oct 052012
 

Soleil couchant, Christophe Cartier

Les vingt toiles abstraites, toutes réalisées depuis 2007, que présente Christophe Cartier au musée Paul Delouvrier d’Évry (Essonne) entourent un triptyque intitulé Nymphéas, évidemment en référence à Monet, pour signifier qu’il s’agit moins de représenter des fleurs aquatiques que de rendre « la beauté de l’air ». De simplement peindre une réalité immatérielle, loin de tout motif identifiable.

Christophe Cartier parvient à matérialiser le spectre solaire par des superpositions de papiers transparents entre lesquels l’huile est posée par taches, par flaques, par déferlantes et par coulures retenues par une couche de vernis. Des strates qui jouent sur la transparence, pour des effets de matière sans matière.

Soleil couchant, Christophe Cartier

L’immersion dans la couleur supprime toute perspective. Il n’y a plus ni haut ni bas, mais un plan unique pour la dilatation spatiale. Ce qui « mesure » la profondeur de l’objet esthétique selon Christophe Cartier, c’est la profondeur d’existence à laquelle il nous convie, une profondeur corrélative de la nôtre. Une profondeur esthétique.

Devant l’objet esthétique, nous ne sommes ni une pure conscience, ni un pur regard parce que ce regard est lourd de tout ce que nous sommes. Le sentiment esthétique qui peut naître à partir des tableaux de Christophe Cartier n’est profond que dans la mesure où ils nous atteignent dans tout ce qui nous constitue.

Il faut prendre le temps de s’immerger en eux: non pas l’immédiateté d’une impression, mais la confrontation de l’oeuvre avec tout ce que nous sommes, nourri par notre passé, ce passé qui donne une densité à notre être et une pénétration à notre regard.

MUSÉE PAUL DELOUVRIER
12, clos de la Cathédrale, 91000 Evry. Tél. : 01 60 75 02 71.
Vernissage le samedi 6 octobre à 15h30.
Tarifs : Plein 3€; Réduit : 1,50€.
Ouvertures : Vendredi de 14h à 17h30 et les samedi-dimanche de 14h à 18h.