Si vous n’avez jamais vu un beau et grand tapis d’ophiopogon (Ophiopogon planiscapus ‘Nigrescens’) bien noir et touffu, allez vous balader sur le Cours de Vincennes, dans le 12e arrondissement, presque aux portes de Paris.
Je cultive cette misère (Tinantia pringlei) depuis deux années maintenant sur mon balcon parisien et ma plante a parfaitement résisté aux deux hivers, repartant chaque année tardivement au printemps pour ensuite très vite repousser et fleurir pendant l’été.
En fait je possède deux variétés de cette espèce. Celle en photo avec un feuillage vert moyen éclaboussé de taches pourpre brune plutôt éparses. Et j’ai un autre pied aux feuilles vert plus foncé pratiquement pourpre avec des macules plus nombreuses. Les deux pieds sont séparés, chacun dans son contenant, et aux deux extrémités du balcon. Les deux fleurissent aussi généreusement avec des petites fleurs rose violacé très éphémères mais qui se renouvellent jour après jour.
La plante s’étoffe vite et peut être divisée rapidement et très facilement. Mais j’ai eu la surprise de constater qu’elle se ressème aussi très bien. Des graines sont tombées dans la rue au pied de l’immeuble, et j’ai aperçu des petits pieds qui poussaient contre la façade. Par contre, pas de semis dans mes jardinières et autres potées. Mais ce semis spontané est certainement du au fait qu’un de mes pieds retombait à l’extérieur du balcon l’année dernière. Et l’autre n’avait pas de pot ou de jardinière en dessous de lui. Ce qui ne sera pas le cas cette année, parce que je l’ai installé dans un grand pot design plus haut que large.
J’ai acheté cette plante vivace au feuillage panaché de blanc vendredi dernier chez Thierry Delabroye sans rien connaître ou presque de cette espèce, si ce n’est qu’elle pousse à l’ombre ou à mi ombre et présente un port tapissant, sa hauteur ne dépassant pas 20 cm. Le nom (Meehania cordata ‘Variegata’) m’était complètement inconnu et ne me disait vraiment rien. Mais les longues tiges très fines et le feuillage en coeur vert vif, vert argenté et blanc m’ont attiré.
En faisant des recherches sur internet, j’ai découvert qu’il s’agissait d’une menthe d’origine américaine : « Meehan’s mint » ou « creeping mint ». Ses longues tiges laissaient présager qu’elle devait ramper et s’étaler en tout sens, mais son nom commun américain le confirme. Chez moi, elle va plutôt retomber car je l’ai installée dans un pot design beaucoup plus haut que large. Elle va pouvoir envoyer ses longs rameaux blancs et verts vers le sol en formant un joli drapé j’espère. Ce mode de culture devrait limiter son enracinement, mais je m’attends à ce que quelques tiges partent dans les jardinières voisines. À surveiller !
Les saxifrages araignées (Saxifraga stolonifera) poussant bien sur mon balcon, j’ai immédiatement flashé sur cette belle variété de Saxifraga fortunei aux feuilles veloutées et poilues, brun noir avec des nervures argentées, le revers étant pourpre. J’ai acheté deux pieds lors des dernières Journées des Plantes de Courson et je les ai installés au pied de ma corète du Japon, dans un sol bien drainé.
Je l’attends chaque année avec impatience et c’est toujours un grand plaisir quand les petites clochettes pointent, grossissent et finissent par s’ouvrir le long des grandes hampes arquées.
Je en suis pas le seul à profiter de cette floraison car les bourdons et les abeilles y viennent butiner en nombre. Et malheureusement, les pigeons ramiers apprécient beaucoup les boutons floraux qu’ils viennent arracher quand je ne suis pas là pour les chasser.
L’année prochaine, la jardinière devrait être remplie par ces sceaux de Salomon géants qui gagnent de plus en plus en étendant leurs rhizomes souterrains. J’ai déjà déplacé un nandina qui était étouffé. Et d’ailleurs, je me suis aperçu que deux pousses de sceau de Salomon sont apparues au pied de l’arbuste transplanté. J’ai du emporter des fragments de rhizomes sans m’en apercevoir et les voici repartis et même bien fleuris dans une autre jardinière.