mar 262015
 

Cartographie "Objectif zéro pesticide" en Île-de-France, Natureparif
À l’occasion de la 10e Semaine pour les alternatives aux pesticides, Natureparif publie un état des pratiques des communes franciliennes en matière d’utilisation des produits phytosanitaires.

Depuis 2011, l’Agence régionale pour la nature et de la biodiversité en Île-de-France fait l’état de l’usage des pesticides des collectivités franciliennes sur les espaces dont elles ont la gestion directe ou indirecte (voirie, espaces verts, terrains de sports et cimetières). L’objectif est de valoriser les communes qui se sont engagées dans une démarche d’arrêt total ou partiel de l’usage des pesticides.

Au 20 mars 2015, l’outil cartographique « zéro pesticide » dénombre ainsi que sur les 1281 communes que compte l’Ile-de-France, seules 12 % d’entre elles, soit 156, n’utilisent plus de pesticides sur les espaces qu’elles entretiennent. Pour Liliane Pays, présidente de Natureparif, « ce chiffre, même si il est en augmentation par rapport à l’an dernier, reste très faible et préoccupant alors même que la réglementation française rend quasiment impossible l’usage des produits phytosanitaires sur la voie publique ». La règlementation actuelle contraint en effet déjà fortement l’utilisation des pesticides en zones non agricoles (arrêté du 12 septembre 2006 et arrêté du 27 juin 2011) en interdisant l’usage de la plupart de ces produits dangereux à proximité des établissements scolaires ou de santé et en obligeant à des mesures drastiques d’information et d’éviction du public des zones traitées.
Diagrammes, répartition des communes selon l'usage ou non des pesticides (rouge = usage, vert = non usage, orange = non concernées par la gestion de cet espace), NatureparifÀ titre d’exemple, rien que sur les cimetières et la voirie, plus de la moitié des villes franciliennes utilisent encore des produits chimiques (respectivement 76 % et 55 % des communes renseignées) alors qu’elles ne sont plus que 16 % pour les espaces verts.

Pour accompagner les communes vers un arrêt des pesticides, Natureparif met à leur disposition des ouvrages techniques (guide de gestion différenciée à l’usage des collectivités et guide de conception et de gestion écologique des cimetières), une exposition, des panneaux de communication et organise régulièrement des rencontres sur le sujet. L’animation du label EcoJardin par l’agence va également dans ce sens, en valorisant les gestionnaires appliquant une gestion écologique de leurs espaces.

Il existe des dispositifs de financement permettant d’aider les collectivités dans leur démarche de réduction et d’arrêt à travers la réalisation d’études, la formation des agents ou l’achat de matériel, proposés notamment par l’Agence de l’Eau Seine-Normandie, le Conseil régional d’Île-de-France voir certains départements. Le rôle crucial des acteurs locaux que sont les syndicats de rivière, de gestion de l’eau, les conseils généraux, ou certaines associations, pour accompagner et donner des solutions aux collectivités est clairement ressorti de cette enquête

avr 082014
 

Natureparif vient de publier un état des pratiques des collectivités franciliennes en matière d’utilisation des produits phytosanitaires.

Logo Natureparif
Cet état des pratiques est fourni avec la cartographie de l’objectif « zéro pesticide » développé depuis 2011 par l’Agence régionale de la nature et de la biodiversité en Île-de-France, Natureparif. L’objectif est de valoriser les communes, les intercommunalités et les départements qui se sont engagées dans une démarche d’arrêt total ou partiel de l’usage des pesticides sur les espaces dont ils ont la responsabilité directe ou indirecte.

Au 1er mars 2014, sur les 1281 collectivités que compte l’Ile-de-France, seules 9,5% d’entre elles, soit 122 communes, n’utilisent plus de pesticides sur le territoire dont elles ont la gestion. Pour Liliane Pays, présidente de Natureparif, « ce chiffre reste très faible et préoccupant alors même que la réglementation française rend quasiment impossible l’usage des produits phytosanitaires sur la voie publique ». La règlementation actuelle contraint en effet déjà fortement l’utilisation des pesticides en zones non agricoles (arrêté du 12 septembre 2006 et arrêté du 27 juin 2011) en interdisant l’usage de la plupart de ces produits dangereux à proximité des établissements scolaires ou de santé et en obligeant à des mesures drastiques d’information et d’éviction du public des zones traitées.

À titre d’exemple, rien que sur les cimetières et la voirie, plus de la moitié des collectivités franciliennes utilisent encore des produits chimiques. Or, une voirie traitée au désherbant génère une pollution de l’eau immédiate par ruissellement dès la première pluie. De plus, ces produits très volatiles contaminent aussi l’air des villes. Enfin, l’impact sanitaire est avéré pour les agents et les usagers exposés à ces produits. C’est même le premier risque professionnel, recensé par la MNT dans une étude réalisée en 2012, devant les troubles musculo-squelettiques. Les conséquences sont non seulement sanitaires mais aussi économiques puisque le coût de la dépollution de l’eau potable pour en supprimer les résidus de pesticides est estimé jusqu’à 360 millions d’euros par an en France (source CGDD).

Liliane Pays souligne que « nous sommes donc en présence d’un double enjeu majeur, en terme de santé publique et de protection de l’environnement comme l’ont montrées les récentes publications de l’Agence régionale pour la nature et la biodiversité. »

Les différentes listes rouges et états de santé de la biodiversité francilienne publiés par Natureparif depuis 2010 alertent sur le rôle important joué par les pesticides – avec la disparition des habitats naturels et leur fragmentation – dans la dégradation de la nature et la disparition quasi définitive de certaines espèces animales et végétales.

Les collectivités peuvent bénéficier de soutiens financiers et techniques spécifiques pour modifier leurs pratiques. Et certaines subventions régionales sont désormais éco-conditionnées à l’objectif zéro pesticide. Ces collectivités engagées dans le changement de pratiques peuvent s’appuyer sur le CNFPT qui soutient les pratiques zérophyto en garantissant une offre de formation harmonisée sur  le  territoire  français, bâtie à partir des retours d’expériences de collectivités engagées de longue date, proposée en contrepartie de la cotisation annuelle des collectivités, embarquant des pédagogies actives développées par ses partenaires, telles que la cartographie participative de la flore spontanée des parcs et rues.

mar 092014
 

Collecte nationale de pesticides dans les jardineries Botanic

À l’occasion de la Semaine pour les alternatives aux pesticides (du 20 au 30 mars 2014), Botanic, la seule enseigne de jardinerie à avoir retiré les pesticides et engrais chimiques de tous ses magasins, organise la 1ère opération de reprise des pesticides.

Un événement de grande envergure, mis en place dans les 65 magasins de l’enseigne les week-end du 14-16 mars et du 21-23 mars (uniquement 14-15 mars et 21-22 mars dans les magasins d’Alsace et de Moselle). En échange des produits rapportés, Botanic offrira un bon d’achat de 5 € (à partir de 35 € d’achat, valable sur les rayons jardin et le marché bio, voir conditions en magasin ou sur www.botanic.com) à valoir sur une solution pour jardiner au naturel. Cette opération exceptionnelle a pour objectif d’agir une fois de plus concrètement et de proposer à un large public de jardiner au naturel en se débarrassant des pesticides chimiques.

Collecte « mode d’emploi »

  • Les produits doivent être rapportés dans leur emballage d’origine (bidon ou boîte) afin de permettre leur identification et leur tri.
  • Les produits collectés concernent aussi bien les produits entamés que ceux non utilisés.
  • La collecte englobe tous les produits phytopharmaceutiques EAJ (Emploi Autorisé dans les Jardins), hors engrais et produits professionnels.

Après la collecte ?
Tous les produits collectés sont pris en charge par CLIKECO, partenaire de Botanic et spécialiste de la gestion des déchets. Ils sont acheminés vers des centres de traitement agréés en vue de leur élimination.

jan 232014
 

Alors que la proposition de loi visant à mieux encadrer l’utilisation des produits phytosanitaires sur le territoire national doit être examinée par l’Assemblée nationale aujourd’hui jeudi 23 janvier 2014, la Ville de Versailles fait figure d’exemple dans ce domaine.

Logo Ville de Versailles

La Ville de Versailles applique résolument les principes du Zérophyto depuis plusieurs années, tout en étant plusieurs fois primée pour son fleurissement et sa bonne gestion des espaces verts. Chaque année, en complément des 5 500 plantes vivaces déjà en place, ce ne sont pas moins de 47 000 plantes bisannuelles et 92000 plantes annuelles, 71 000 bulbes et 1 000 chrysanthèmes qui sont plantés à Versailles. La direction des Espaces verts, composée de 85 agents, travaille ainsi chaque année sur 86,5 hectares d’espaces verts communaux, dont 18,5 de cimetières et 10 000 m2 de massifs fleuris.

Versailles (78)
Pour François de Mazières, député-maire de Versailles,  » le fait de ne plus employer de produits phytosanitaires pour l’entretien des espaces verts est un enjeu écologique majeur. A la seule échelle de la Ville de Versailles, 130 000 litres de produits chimiques ne sont plus déversés chaque année dans la nappe phréatique et ne sont donc plus source de danger pour les utilisateurs et les riverains. »

L’emploi de méthodes alternatives à l’utilisation de produits phytosanitaires génère une économie de 25 500 €/an. Celle-ci a permis le financement de désherbeurs thermiques, l’emploi de personnel en insertion ainsi que la multiplication par 3 du nombre de massifs fleuris qui sont, aujourd’hui, d’une surface de 10 000 m2.

L’ensemble des déchets verts issus des élagages, tontes et feuilles est répandu directement dans les massifs arbustifs et fleuris et nouvelles plantations d’arbres de la ville. Le résidu est exporté localement vers une entreprise d’insertion, BioYvelines service, qui les transforme en compost.

Le patrimoine arboré, remarquable par ses grands alignements en port libre ou en port architecturé, est préservé et mis en valeur par des tailles adaptées, réalisées par des professionnels.

La ressource en eau est également gérée de façon écologique, avec un choix de plantes adaptées aux nouvelles contraintes de changement climatique dans les nouveaux projets d’aménagement. La Ville dispose d’une autonomie de 150 m3 jour, issue des bâches de rétention d’eau de source installées sur son territoire. Cette eau est utilisée principalement pour l’arrosage des nouvelles plantations d’arbres et massifs fleuris ou pour nettoyer les trottoirs.

Par ailleurs, la Ville de Versailles poursuit la sensibilisation du grand public aux problématiques environnementales. Chaque année, plus de 1.800 enfants (63 classes issues de 20 écoles maternelles et élémentaires, 4 centres de loisirs, 7 crèches et maisons de quartier) sont sensibilisés au respect de l’environnement et formés aux gestes citoyens par 2 éco-jardiniers, dans 23 potagers bio. 15 jardins familiaux verront le jour d’ici cet été, dans la cour goudronnée d’une ancienne école. Moyennant 30 euros annuel, le locataire se verra allouer une parcelle privative équipée d’une cabane, d’un récupérateur d’eau de 1.000 litres et d’un bac à compost, pour une durée renouvelable d’un an. Les jardiniers, signataires de la charte zéro pesticide pourront, s’ils le souhaitent, être accompagnés par les éco-jardiniers de la Ville. Enfin, la Ville procède actuellement à la distribution de 5 000 Mémento du jardin écologique auprès des propriétaires de jardin. Continue reading »

fév 262011
 

Parce que les jardiniers amateurs sont aussi concernés par les risques liés à l’usage de pesticides sur la santé et l’environnement, le ministère de l’Ecologie, du Développement durable, des Transports et du Logement relance à l’occasion du Salon International de l’agriculture pour la deuxième année, avec le concours du ministère chargé de l’Agriculture et de 16 partenaires, la campagne « Les pesticides, apprenons à nous en passer ! ». Chaque année, un peu moins de 5 000 tonnes de pesticides sont en effet répandus par les jardiniers amateurs dans leur jardin ou leur potager.


Cette campagne de sensibilisation nationale, qui se décline dans la presse écrite et à la radio, s’inscrit dans le cadre du plan Ecophyto 2018 qui vise, conformément à l’engagement du Grenelle Environnement, à réduire progressivement l’usage des pesticides de 50% d’ici 2018.

Sur les 17 millions de jardiniers amateurs en France, 32% estiment que ces produits sont dangereux et 20% considèrent que ces produits sont sans danger. La prise de conscience de la toxicité des pesticides s’avère très faible chez les jardiniers amateurs qui recherchent avant tout des produits efficaces, plus que des produits « bio » ou « naturels ». Pourtant, que l’on traite la pelouse pour enlever les mauvaises herbes, le potager pour supprimer les pucerons ou les arbres fruitiers pour lutter contre les champignons, l’utilisation de pesticides engendre à la fois des risques pour la santé (irritation de la peau et des poumons) et pour l’environnement (pollution des nappes phréatiques, perte de biodiversité).

C’est pourquoi Etat, collectivités locales et associations se mobilisent autour de la campagne pour sensibiliser les jardiniers amateurs, leur proposer des solutions alternatives et les aider à respecter le bon dosage en cas d’application.

Toute l’année, les partenaires de la campagne organisent des événements partout en France à destination du grand public et donnent des astuces pour jardiner autrement :
• Salon de l’agriculture : Du 19 au 27 février, Botanic assure plus de 35 ateliers d’éco-jardinage sur son stand
• 19 mars 2011 : Botanic animera dans tous ses magasins un atelier sur le potager bio à l’occasion de la Semaine pour les alternatives aux pesticides
• 20 mai 2011 : La Société nationale d’Horticulture de France organise un colloque scientifique à Montpellier sur le thème « Jardiner autrement, considérer le jardin comme un véritable écosystème »

Pour plus d’informations sur la campagne et sur les manifestations à venir mais aussi pour connaître toutes les astuces de jardinage, rendez-vous sur la plate forme des jardiniers amateurs : www.jardiner-autrement.fr


Trois profils de jardiniers amateurs utilisateurs de pesticides identifiés
Une étude comportementale met en lumière la prise de conscience émergente des risques sanitaires lorsque la dangerosité des produits constitue une menace pour les proches des jardiniers amateurs et introduit la question de la responsabilité : enfants, petits enfants, animaux domestiques.

– Le « producteur »
Retraité en milieu rural possédant un potager de plus de 500 m2. Il a conscience du danger que représentent les produits phytosanitaires mais utilise des pesticides pour assurer une production, notamment, légumière.
– « L’hédoniste »
30 à 50 ans, profil plutôt féminin ou jeunes couples, jardin entre 200 et 500m2. Il a généralement conscience du risque mais il utilise néanmoins des pesticides en cas de besoin.
– Le « désimpliqué »
Plutôt urbain, 50 ans, petit jardin perçu comme un lieu de détente, ayant recours à la sous-traitance Il a recours aux pesticides par nécessité sans avoir réellement conscience du danger.

Les hédonistes et producteurs montrent aussi une sensibilité accrue aux risques des pesticides du potager pour l’alimentation individuelle.