avr 192011
 

« Je suis à la recherche d’un arbre pour redorer mon petit jardin privatif un peu seul depuis la mort prématurée du prunus. Le site est plutôt exposé nord. » Question posée par Y. Benhelal la semaine dernière et à laquelle je vais donc répondre avec d’autant plus d’intérêt que le sujet concerne beaucoup de jardins citadins, souvent coincés entre de grands immeubles qui leur cachent le soleil.

Un prunus a poussé dans ce jardin, mais vient de périr. Il est risqué de replanter un arbre du même genre (Prunus) surtout au même endroit, même si ce n’est pas vraiment la même espèce ou variété. La mort de l’arbre peut provenir d’un parasite (insecte, champignon, etc.) ou de conditions de culture inadaptées (manque de lumière, humidité excessive ou insuffisante, etc.). Donc inutile de recommencer, il faut même plutôt replanter un arbre d’une famille botanique différente (autre que la famille des Rosacées).

L’exposition au Nord est la plus froide et la moins ensoleillée. Le plus souvent, il n’y a pas du tout de soleil, ce qui n’empêche pas un emplacement suffisamment clair. Mais d’emblée, toutes les essences d’arbres qui exigent le plein soleil (espèces héliophiles) sont à écarter. Adieu robinier faux-acacia, lilas, cytise, mimosa, arbre de Judée et tous les cerisiers à fleurs (Prunus). On oublie aussi l’olivier…

Le jardin est petit, il faut donc éliminer les grands arbres, notamment ceux qui poussent très vite, ou les espèces qui ont tendance à vite envahir l’espace en se ressemant ou en drageonnant comme le vernis du Japon (Ailanthus altissima) ou les sumacs (Rhus).

Les essences d’arbres les plus adaptées à ce petit jardin :

  • Les ifs (Taxus baccata et variétés, notamment celles à port érigé, moins encombrantes), au feuillage persistant. Ces conifères peuvent prendre des proportions imposantes avec l’age, mais ils supportent des tailles sévères.
  • Les rhododendrons (plutôt les grandes espèces et variétés), qui exigent un sol acide ou neutre.

    Rhododendron hybride à grand développement

    Rhododendron, parc André Citroën, Paris 15e (75), photo Alain Delavie

  • Les houx communs (Ilex aquifolium et variétés), au feuillage persistant et brillant. Les pieds femelles donnent des baies souvent vivement colorées, à la condition d’avoir un pied mâle à proximité.

    Houx commun (Ilex aquifolium)

    Houx commun en haie, Parc de Bercy, Paris 12e (75), photo Alain Delavie

  • Les buis (Buxus sempervirens ‘Elegantissima’ au feuillage vert et blanc par exemple, très lumineux dans un endroit ombragé) qui forment lentement de grands buissons puis prennent l’aspect de petits arbres, avec un feuillage persistant luisant et une floraison printanière précoce et discrète, très appréciée par les insectes pollinisateurs.
  • Les érables du Japon (Acer japonicum et variétés) au feuillage caduc, à installer dans un sol neutre ou acide.
nov 012010
 

En parcourant l’immense parc de Bercy (Paris 12e) samedi dernier, j’ai été attiré par une touche écarlate sur un des balcons des appartements qui longent le parc. Un superbe érable du Japon avait pris sa parure d’automne et flamboyait.

L'automne sur les balcons parisiens

Érable du Japon avec son feuillage d'automne sur un balcon, rue Paul Belmondo, Paris 12e (75), 30 octobre 2010, photo Alain Delavie

Un rouge pétant, d’une intensité et d’une homogénéité rare. Un très beau sujet !
Les érables du Japon ont souvent la réputation d’être difficiles à cultiver, leurs feuillages s’abîmant vite pendant la belle saison. La preuve que l’on peut obtenir de très bons résultats…

Bon à savoir
Si vous recherchez un érable du Japon qui prend une parure flamboyante en automne, carrément rouge, voici quelques espèces et variétés hautes en couleurs :
Acer japonicum ‘Aconitifolium’
Acer palmatum ‘Beni Komachi’
Acer palmatum ‘Beni Maiko’
Acer palmatum ‘Dissectum Garnet’
Acer palmatum ‘Kitoseyama’
Acer palmatum ‘Osakazuki’
Acer palmatum ‘Oshu Shidare’
Acer palmatum ‘Sherwood Flame’
Acer palmatum ‘Shindeshojo’
Acer palmatum ‘Shishio Improved’
Acer palmatum ‘Yeso Nishiki’