oct 262012
 

Les résultats du projet Epicea (Étude pluridisciplinaire des impacts du changement climatique à l’échelle de l’agglomération parisienne) ont été présentés le 25 octobre 2012 à l’occasion des Journées Parisiennes de l’Énergie et du Climat organisées par la Ville de Paris. Le projet Epicea a été mené conjointement par Météo-France et le Centre Scientifique et Technique du Bâtiment (CSTB) pour apporter un éclairage scientifique sur de possibles adaptations du territoire face au changement climatique. Dévolu aux questions d’aménagement à long terme, de météorologie urbaine et d’impact du réchauffement climatique sur la capitale, le projet Epicea a été financé par la Ville de Paris. Il entre dans le cadre du programme de recherche « Paris 2030″.

Météo France

Les zones densément urbanisées sont soumises à des microclimats spécifiques. La géométrie des villes et l’imperméabilisation des surfaces, conjuguée avec la réduction de la trame verte, entraînent notamment la formation d’un « îlot de chaleur » urbain. Cet écart de température entre la ville et les banlieues ou campagnes environnantes peut atteindre plusieurs degrés. Il est plus marqué la nuit que le jour. En journée, alors qu’à la campagne l’énergie solaire est utilisée pour l’évapotranspiration des plantes, elle est stockée par les surfaces urbaines. Ces dernières commencent à la restituer en fin de journée, ce qui limite le rafraîchissement nocturne de l’air en ville. L’écart se creuse encore lors des pics de chaleur et des canicules : en août 2003, au plus fort de l’épisode caniculaire qui a touché la France, la différence de température entre le centre de Paris et les zones rurales environnantes a pu atteindre, la nuit, 8°C. Or, les projections climatiques effectuées pour le dernier rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (2007) laissent augurer à l’horizon 2100 un réchauffement moyen à l’échelle du globe de 1,1 à 6,4 °C ainsi qu’une multiplication et une intensification des vagues de chaleur. Des canicules comparables à celle de 2003 pourraient devenir courantes en France d’ici à la fin du siècle.

Lancé en 2008, le projet EPICEA avait pour objectif d’évaluer l’impact du changement climatique sur l’agglomération parisienne et de quantifier les effets de plusieurs scénarios théoriques d’adaptation sur le développement de l’îlot de chaleur urbain pour des conditions climatiques identiques à celles rencontrées à Paris lors de la canicule de 2003, et ainsi d’évaluer l’efficacité des mesures d’adaptation. Pour ce faire, les climatologues de Météo-France ont dans un premier temps analysé finement les effets de la canicule de 2003 sur Paris, en s’appuyant sur une description détaillée des caractéristiques physiques du cadre bâti élaborée par le CSTB en coopération étroite avec l’Atelier Parisien d’Urbanisme (APUR).

Retrouvez les rapports finaux du projet à l’adresse : http://www.cnrm-game.fr/projet/epicea

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