Qu’importe la neige et le grésil, les chatons du saule commencent à s’épanouir déployant de plus en plus leurs petites houppettes soyeuses et argentées. Après les chatons des garryas et des noisetiers, le temps des saules commencent. L’hiver n’est pas fini, mais les signes de sa fin annoncée commencent à se faire de plus en plus nombreux.
Les hivers passent et je ne me lasse pas de la floraison de cet arbuste qui n’a rien de spectaculaire quand on le regarde de loin, mais qui révèle sa grâce et son élégance quand on s’en approche. Les immenses chatons gris verdâtre forment des chapelets pendants à l’apparence un rien animale. Un peu comme des grandes griffes vertes…
Le noisetier fleurit très tôt sur le bois de l’année. Il a même commencé sa floraison avant la nouvelle année, donnant ses premiers chatons dès le mois de décembre. Des fleurs discrètes que le soleil fait scintiller et que le vent pollinise.
Si vous prenez le temps de scruter la photo ci-dessus, vous distinguerez les trois chatons pendants, des inflorescences composées exclusivement de fleurs mâles. Juste au-dessus vous apercevez deux petites protubérances avec des filaments rougeâtres. Ce sont deux fleurs femelles.
Et l’hiver se fait toujours attendre en région parisienne…
Si vous cherchez un bouquet vraiment de saison, craquez pour les rameaux de saules couverts de chatons soyeux et brillants.
Bouquet de rameaux de saule, aussi appelé « oeil du dragon » dans les boutiques asiatiques.
C’est un des grands plaisirs de l’hiver, qu’il soit froid ou doux comme cette année. Cet arbuste à floraison hivernale en longs chatons vert jade gagne à être davantage connu et planté dans les jardins.
Le saviez-vous ?
Garrya elliptica est originaire de l’ouest des États-Unis. Il a été introduit en France et planté au jardin des Plantes de Paris, entre 1876 et 1884.
Le spectacle qu’offre un grand sujet de Garrya elliptica couverts de chatons est un de ces petits plaisirs uniques que l’hiver nous réserve dans les jardins pourtant endormis et souvent enlaidis par le froid. Pas de couleur éclatante, mais des grappes de chatons démesurément longs, teintés de vert amande et d’argent, d’une grande élégance. Beau, tout simplement…

Garrya elliptica couvert de chatons en hiver, parc de Passy, Paris 16e (75), janvier 2011, photo Alain Delavie
Ce sujet aperçu dans le parc de Passy est particulièrement bien proportionné et offre une floraison que l’on voit trop rarement.

Garrya elliptica couvert de chatons en hiver, parc de Passy, Paris 16e (75), janvier 2011, photo Alain Delavie

Garrya elliptica couvert de chatons en hiver, parc de Passy, Paris 16e (75), janvier 2011, photo Alain Delavie
Les chatons sont très allongés et pointus. Ils ont presque un petit côté animal…

Garrya elliptica couvert de chatons en hiver, parc de Passy, Paris 16e (75), janvier 2011, photo Alain Delavie
Le feuillage satiné au revers et brillant sur le dessus est aussi attrayant. Un bel ensemble.

Garrya elliptica couvert de chatons en hiver, parc de Passy, Paris 16e (75), janvier 2011, photo Alain Delavie
D’origine américaine, le garrya est un arbuste dioïque. L’espèce présente des individus mâles et d’autres femelles.
Ce sont les fleurs mâles qui apparaissent sous la forme de longs chatons gris vert. Ces derniers peuvent atteindre jusqu’à 20 cm de longueur. Ce qui explique la nette préférence pour les sujets mâles dans les jardins. Les chatons femelles, plus discrets, donnent des petits fruits noirs.