Cet hiver, les oiseaux semblent complètement délaisser les baies qui sont arrivées à maturité au cours de l’automne et qui restent longtemps décoratives. Les pyracanthas, les cotonéasters, les symphorines, les pommiers d’ornement, les houx et les bambous sacrés parisiens arborent toujours leurs grappes de fruits colorés pour le plus grand plaisir des jardiniers et des citadins.
Les jeunes pousses d’une haie de cotoneaster de Franchet (Cotoneaster franchetii) ont un aspect duveteux, avec un revers soyeux et lumineux qui offre un joli contraste avec le feuillage plus âgé vert foncé sur le dessus. Quand la haie bien taillée repousse au printemps, l’effet est saisissant.
Le feuillage du cotoneaster à feuilles de saule (Cotoneaster salicifolius) vire au rouge vif et pourpre violacé en automne, mais la coloration n’apparaît pas simultanément sur toutes les feuilles, d’où le contraste très fort entre le vert et le rouge brillant.
Un petit arbuste très élégant à longueur d’année, avec une belle floraison printanière très mellifère, des petites baies rouges à maturité (jaunes pour certaines variétés) et des couleurs flamboyantes en automne.
Les fruits de mon petit pied de Cotoneaster suecicus ‘Julliette’ prennent enfin une belle couleur rouge vif. Cela donne à l’arbuste déjà fortement panaché un air de sapin de Noël.

Potée de Cotoneaster suecicus 'Julliette' couvert de baies rouges sur mon balcon, 27 décembre 2010, photo Alain Delavie
Les fruits de ce Cotoneaster original ont mis plusieurs mois avant de se teinter de rouge vif. Toute la fin de l’été et en automne, ils ont longtemps gardé une belle coloration rose crème nacrée qui s’accordait bien avec la panachure des petites feuilles.
Le froid de ces dernières semaines n’a pas abimé le feuillage ni les petits fruits d’ailleurs. Et ces derniers n’ont pas encore attiré les oiseaux qui se bâfrent depuis quelques jours des baies de mon Sarcoccocca situé en rebord du balcon. Une pitance abondante, mais dévorée très tôt cette année, bien plus tôt que les années antérieures. Il faut dire que le froid nous a touché de bonne heure et se prolonge.
Non je n’ai pas l’intention de jouer les Roméo, mais j’ai quand même installé une Julliette sur mon balcon. Avec deux « l » la Julliette, car il s’agit d’une potée de cotoneaster : Cotoneaster suecicus ‘Julliette’.
Je vous en avais parlé l’an dernier, en octobre après une visite à l’exposition Arbofolia. J’avais remarqué un gros sujet couvert de fruits orange vif qui lui donnaient un air de sapin de Noël. Et ô surprise, j’en ai découvert deux potées lors d’une visite au Marché des Fleurs de l’île de la Cité (Paris 1er) samedi dernier. Je suis revenu avec le sujet le plus fourni. Un feuillage panaché de plus sur mon balcon qui est encore très très vert en été.
Je n’ai jamais vu cette espèce que cultivée sur tige, avec les rameaux panachés et couverts de baies retombants en parapluie plus ou moins développé. Est-ce pour mettre plus en valeur le feuillage et la fructification ? Si mon pied s’acclimate sans problème, je ferai une bouture pour obtenir un pied au port plus normal, c’est-à-dire rampant ou retombant.
L’arbuste est donné comme étant persistant (mais certains le présentent comme un semi persistant), avec des jeunes pousses rose vif au printemps qui deviennent vert clair et blanc argenté en été. La floraison blanche printanière attire les abeilles et autres insectes pollinisateurs qui butinent toujours en grand nombre sur les cotoneasters. Et en automne, ce seront les fruits devenus orange rouge vif qui devraient tenter les oiseaux. Tant mieux !
Le froid intense qui s’est installé avec l’arrivée de l’hiver et qui fait une nouvelle offensive depuis quelques jours n’est pas sans conséquence sur les jardins et les végétaux qui y poussent. Sol gelé et températures minimales très basses, les plantes ne sont pas à la fête !

Grand cotoneaster au feuillage pendant sous l'effet du froid intense, parc des Buttes-Chaumont (Paris 19ème), 9 janvier 2010, photo Alain Delavie
Le plus impressionnant, ce sont ces feuillages flasques et pendants sur un grand nombre d’arbustes persistants. Les feuilles pendent lamentablement, mais elles sont encore vertes.

Aucuba au feuillage pendant sous l'effet du froid intense, parc des Buttes-Chaumont (Paris 19ème), 9 janvier 2010, photo Alain Delavie
Même si tous ces arbustes sont suffisamment rustiques pour supporter de bonnes gelées, leur aspect est inquiétant. Et la vague de froid devrait encore durer… Certaines espèces vont souffrir, tel ce fatsia, saisi en pleine floraison.

Fatsia au feuillage pendant sous l'effet du froid intense, parc des Buttes-Chaumont (Paris 19ème), 9 janvier 2010, photo Alain Delavie
Il devrait repartir au printemps prochain, mais il aura perdu de sa splendeur au cours de l’hiver. Je suis beaucoup plus sceptique pour ce jeune pied de grande mélianthe sans aucune protection, surtout si l’hiver continue sur sa lancée jusqu’à la fin du mois de janvier et en février.

Grande Melianthe gelée (Melianthus major), parc des Buttes-Chaumont (Paris 19ème), 9 janvier 2010, photo Alain Delavie
Quand aux plantes molles non rustiques laissées dans les pots, c’est maintenant de la salade cuite !
Pas d’espoir pour ces plantes, elles iront rejoindre le tas de compost ou la poubelle. Le bon côté de cette vague de froid, c’est que les insectes parasites vont aussi beaucoup souffrir. Occis les pucerons et autres saloperies qui viennent sucer la sève de nos pauvres petites plantes. Le gel assainit le jardin et le balcon, sans aucun traitement.
Je vais profiter de ce froid pour rester au chaud et consulter les nouveaux catalogues de graines et de bulbes. Il va bien falloir remplacer quelques potées, la saison est donc aux commandes ! Bon dimanche…