
En parallèle du Sommet de la Terre à Rio de Janeiro, plusieurs conférences se tiendront au Muséum national d’Histoire naturelle à Paris. Elles permettront au public de s’initier aux thématiques au cœur de cette rencontre internationale. Une journée sera consacrée aux générations futures, en collaboration avec le Centre Régional de Documentation Pédagogique de Paris (CRDP). Elle mobilisera environ 700 élèves au Jardin des Plantes.
Vingt ans après le Sommet de la Terre à Rio en 1992, l’Assemblée générale des Nations Unies organise la conférence internationale Rio+20 qui se tiendra au Brésil du 20 au 22 juin 2012. Cette conférence doit marquer une étape importante pour évaluer les progrès du développement durable et envisager comment les Nations Unies, les États et la Société civile peuvent accroître leur engagement en faveur d’un meilleur respect de la planète. Le but essentiel est de faire le point sur les progrès réalisés, identifier les lacunes, renouveler les engagements fermes des responsables et trouver des solutions aux questions émergentes.

Le Muséum national d’Histoire naturelle, au cœur des débats
Présent lors des précédents Sommets de la Terre à Rio en 1992 et à Johannesburg en 2002, le Muséum national d’Histoire naturelle renouvelle son engagement pour la nature. Il participera à cette rencontre internationale avec à la tête de sa délégation, son Président Gilles Boeuf et son Directeur général Thomas Grenon. Depuis plusieurs mois, le Muséum participe aux réunions de préparation de la déclaration finale qui, après la phase des experts, rentre aujourd’hui dans sa phase politique. Sur place, le Muséum continuera d’apporter son expertise pour la préparation de la négociation finale et participera à de nombreux évènements dans le Pavillon français.
Deux thèmes essentiels seront abordés lors du Sommet :
- Une économie verte dans le contexte du développement durable et de l’éradication de la pauvreté.
L’ambition de Rio+20 est d’adopter, comme modèle de référence, un nouveau type d’économie basé sur 3 piliers : une faible émission de carbone, un respect des ressources naturelles et une satisfaction des besoins sociaux. Mais les discussions sont vives, certains craignent une simple opération de « verdissement » (greenwashing) et d’autres la privatisation, pour le profit de quelques-uns, de biens communs comme l’eau, l’atmosphère, les ressources naturelles ou les services fournis par les écosystèmes. D’autres encore affirment que ce projet aura pour conséquence une aggravation des inégalités ou y voient une ambition cachée des pays développés de freiner le développement des pays du Sud. Paradoxalement, la nature (ou diversité biologique) est peu prise en compte alors qu’elle représente la base de 40% de l’économie mondiale (y compris la pêche, l’exploitation du bois et l’exploitation touristique des milieux naturels). Certains pays s’opposent fortement à la prise en compte de la seule valeur financière de cette Nature et veulent que les valeurs de « mère nature » soient reconnues. Même si la nature est bien au cœur des enjeux, une des difficultés de cette rencontre est qu’elle n’est pas au centre des débats car les scientifiques, encore insuffisamment présents, ont encore à développer les outils et les concepts permettant de lui donner toute son importance. C’est un enjeu majeur pour le Muséum.
- Une gouvernance mondiale du développement durable. Actuellement, l’environnement est abordé, dans le cadre d’un simple programme, le Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE), par une des nombreuses commissions fonctionnant à New York. Si l’unanimité existe sur la nécessité d’une réforme, les alternatives font encore l’objet d’âpres négociations. La France, en particulier, milite pour la création d’une Organisation mondiale de l’environnement (OME) aux pouvoirs étendus. Beaucoup espèrent que ce sera l’occasion de faire prendre en compte les principes du développement durable dans les processus de décision des Nations Unies.
En 1992, la conférence de Rio s’était conclue par l’adoption d’un Agenda 21 mondial, de la création de la Commission des Nations Unies pour le développement durable et la signature de 3 conventions, sur la diversité biologique, les changements climatiques et la désertification.
Cette année, 20 ans après, le sommet comportera deux volets : le premier rassemblera du 20 au 22 juin les chefs d’États et de gouvernements et les ministres et le deuxième, le Sommet des Peuples, représentera du 15 au 23 juin la société civile divisée en 9 familles de « partenaires » (les femmes, la communauté des scientifiques et des ingénieurs, les agriculteurs, les populations autochtones, les enfants et les jeunes, les affaires et l’industrie, les élus locaux, les travailleurs et les syndicalistes et finalement les organisations non-gouvernementales).
Le sommet Rio+20 doit donner lieu à l’adoption solennelle d’une déclaration « Le futur que nous voulons » qui devrait aborder 7 priorités : des emplois décents, l’énergie, les villes durables, la sécurité alimentaire et l’agriculture durable, l’eau, les océans et la lutte contre les catastrophes. Sur place, à Rio de Janeiro, près d’un millier de conférences, réunions, ateliers, négociations, formations, évènements parallèles, expositions et « Sommet des peuples » vont rassembler plus de 20 000 personnes pendant 2 semaines.
Organisés depuis 1972 par l’ONU, les Sommets mondiaux de la Terre rassemblent, tous les 10 ans, les dirigeants mondiaux. Ils ont pour but de définir les moyens pour stimuler le développement durable au niveau mondial. Le premier sommet eu lieu à Stockholm en 1972, le deuxième à Nairobi en 1982, le troisième à Rio de Janeiro en 1992 et le quatrième et dernier en date à Johannesburg en 2002.
Le sommet de Rio de 1992 demeure aujourd’hui le plus grand rassemblement de dirigeants mondiaux. Il a lancé la Convention-Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques et qui a abouti notamment au célèbre protocole de Kyoto et à la convention sur la diversité biologique (CDB) avec ses protocoles de Carthagène (biotechnologie) et de Nagoya (ressources génétiques). Continue reading »