Quand les plantes ont bien repoussé et se mettent à fleurir en masses au cours du printemps, le mur végétal du Musée du quai Branly (Paris 7e) est particulièrement impressionnant. Un immense jardin entre ciel et terre…
« Pouvez-vous nous renseigner sur les plantes fleuries si possible, qui pourraient se plaire sur une fenêtre ou un balcon à l’ombre. Et que les pucerons et autres nuisances dédaigneraient. Que pensez-vous de ce problème parisien ? » m’a demandé Mohair, fidèle lectrice de mon blog Paris côté jardin. Je vais donc essayer d’y répondre…
Des plantes fleuries à cultiver en pot ou en jardinière dans un emplacement ombragé, il y en a quand même un petit nombre facile à trouver, aussi bien parmi les fleurs annuelles que parmi les plantes vivaces ou les arbustes.

Balcon fleuri avec un bégonia Fragrance, un hosta plantain et un bégonia Dragon Wing, photo Alain Delavie
Voici quelques exemples choisis parmi les végétaux les plus communs (cliquer sur chaque mot souligné pour accéder à un autre article avec une ou des photos de la fleur en question) :
- Les bégonias semperflorens (à petit développement avec des fleurs le plus souvent petites) et les bégonias tubéreux hybrides (à fleurs simples ou doubles, à port dressé ou retombant) et le fameux bégonia Dragon Wing, vite opulent et à la floraison particulièrement abondante et généreuse,
- Les balsamines et les impatiens hybrides,
- Les coléus (qui fleurissent en belles grappes lâches bleu violacé, mais que l’on ébouttonne le plus souvent pour préserver la beauté du feuillage coloré qui vaut souvent toutes les floraisons),
- Les fuchsias (petits arbustes à port dressé ou étalé à retombant, très nombreuses variétés, mais pour la plupart peu rustiques),
- Les misères (Tradescantia fluminensis et variétés; Gibasis siderasis) qui fleurissent discrètement mais assez longtemps au printemps et en été,
- Les heuchères, heucherellas et tiarellas (la diversité et le nombre des variétés sont tels qu’il serait possible de faire un balcon uniquement avec ces plantes vivaces rustiques),
- Un grand nombre d’hostas, du miniature au plus exubérant,
- Les minis cyclamens (pour fleurir l’arrière-saison seulement, de septembre jusqu’au coeur de l’hiver tant que les températures ne sont pas trop basses).
Mais parmi ces plantes fleuries, certaines sont sensibles aux pucerons (les fuchsias notamment) et surtout aux araignées rouges ou au thrips, deux acariens redoutables en été qui déciment les potées de balsamines, d’impatiens et de coléus plus particulièrement. Attention aussi avec les fuchsias, très sensibles aux invasions de mouches blanches ou aleurodes, si difficiles à éliminer.
Sur un balcon ou un rebord de fenêtre en pleine ville, les hostas sont rarement attaqués par les limaces, très friandes de ces belles plantes qu’elles transforment en dentelle. Mais dans une cour ou un jardin de ville, il faut être plus vigilant, car les « baveux » s’invitent partout où l’humidité est suffisante.
Les bégonias tubéreux sont souvent sensibles aux attaques d’oïdium (ou blanc), un champignon parasite qui grille leur feuillage et les fleurs.
En conclusion, je retiendrai :
- Pour la belle saison et l’été notamment, le bégonia Dragon Wing, qu’il soit rouge ou rose. C’est le plus robuste, insensible à la plupart des maladies ou ravageurs communs. À marier éventuellement avec des misères.
- Pour un décor permanent qui va durer plusieurs années, les heuchères, les heucherellas, les tiarellas et les hostas. Ces plantes sont moins florifères, mais elles sont très rustiques et deviennent de plus en plus belles au fil des années. Les trois premières gardent leurs jolis feuillages en hiver, alors que les hostas s’endorment et disparaissent le temps de la mauvaise saison.
Le mur végétal du Musée du quai Branly a été créé en 2004 par le célèbre botaniste Patrick Blanc. Cette immense composition verticale occupe l’angle et la façade d’un immeuble donnant sur le quai et la Seine, les promeneurs pouvant passer à son pied et même le toucher. En ce début de mai, les floraisons y sont nombreuses à tous les étages.

Mur végétal réalisé par Patrick Blanc, Musée du Quai Branly, Paris 7ème, mai 2010, photo Alain Delavie
D’une surface de 800 m², le mur végétal se compose d’environ 15000 plantes issues principalement du Japon, de la Chine, des États-Unis et de l’Europe centrale. En fait, les floraisons se distinguent mieux sur les photos, surtout quand on les prend avec un zoom. Car le mur culmine quand même à plus de douze mètres de hauteur…

Mur végétal réalisé par Patrick Blanc, Musée du Quai Branly, Paris 7ème, mai 2010, photo Alain Delavie
On distingue des géraniums vivaces (fleurs rose violacé) et des giroflées ravenelles (fleurs rouge orangé vif).

Mur végétal réalisé par Patrick Blanc, Musée du Quai Branly, Paris 7ème, mai 2010, photo Alain Delavie

Mur végétal réalisé par Patrick Blanc, Musée du Quai Branly, Paris 7ème, mai 2010, photo Alain Delavie

Mur végétal réalisé par Patrick Blanc, Musée du Quai Branly, Paris 7ème, mai 2010, photo Alain Delavie

Mur végétal réalisé par Patrick Blanc, Musée du Quai Branly, Paris 7ème, mai 2010, photo Alain Delavie
Beaucoup d’heuchères et des tapis de campanules des murailles aux toutes petites fleurs bleu violacé vif.

Mur végétal réalisé par Patrick Blanc, Musée du Quai Branly, Paris 7ème, mai 2010, photo Alain Delavie
Des belles touffes opulentes de corydales et des tapis de saxifrages…

Mur végétal réalisé par Patrick Blanc, Musée du Quai Branly, Paris 7ème, mai 2010, photo Alain Delavie

Mur végétal réalisé par Patrick Blanc, Musée du Quai Branly, Paris 7ème, mai 2010, photo Alain Delavie

Mur végétal réalisé par Patrick Blanc, Musée du Quai Branly, Paris 7ème, mai 2010, photo Alain Delavie
Et pour finir cette promenade printanière dans les airs, un superbe weigélia à feuillage panaché, lumineux à souhait.
Fin de la visite, tout le monde descend !