mai 082012
 

La Ville de Paris s’associe à la Fête de la Nature 2012, qui met cette année les oiseaux à l’honneur. Les parcs et jardins de la capitale proposent plusieurs animations inédites dans le cadre de cette semaine nationale.

FETE DE LA NATURE 2012

Dès le 9 mai et pour plusieurs semaines, le parc des Buttes Chaumont accueillera une exposition consacrée aux oiseaux nicheurs parisiens. Créée par le centre ornithologique de la région Ile de France (CORIF), cette exposition sonorisée via un QR code et une application smartphone conçue par le collectif MU permettra « d’écouter » instantanément le chant des 25 oiseaux représentés.

À cette occasion, sera également inauguré un parcours ornithologique en réalité augmentée, intitulé « Découverte des oiseaux du parc des Buttes Chaumont ». Munis de « Wild », une application gratuite pour iPhone développée par le collectif MU, les utilisateurs de smartphones pourront découvrir les chants et des informations sur les différents oiseaux parisiens présents dans le parc.

Le samedi 12 mai à 14h30, la maison du jardinage accueillera une conférence sur le thème de la biodiversité dans le jardin.

De nombreuses visites sont également au programme de la Fête de la Nature 2012 à Paris, parmi lesquelles :

  • Une découverte des plantes sauvages au jardin Saint-Vincent (18e) le 9 mai de 10h30 à 12h30 et de 13h30 à 16h45,
  • Une visite de l’arboretum de l’école Du Breuil (bois de Vincennes, 12e) le 11 mai à 14h30,
  • Un parcours biodiversité au Parc Floral (bois de Vincennes, 12e) le 12 mai à 15h,
  • Ou encore une découverte du jardin naturel de la Réunion (20e) les 12 et 13 mai.

Retrouvez le programme complet sur le site www.paris.fr

La soirée d’inauguration de la Fête de la Nature se tiendra le 9 mai à 18h au parc des Buttes Chaumont (entrée place Armand Carrel) en présence de Fabienne Giboudeaux, adjointe en charge des Espaces verts.

fév 162012
 

Pour la première fois, la démarche d’élaboration d’une Liste rouge régionale des espèces menacées a été appliquée aux oiseaux nicheurs d’Île-de-France, selon les critères définis par l’UICN. Ce premier état des lieux révèle une situation particulièrement préoccupante : 39 espèces sur 151 évaluées sont actuellement menacées dans la région, soit plus d’une espèce sur quatre !

L’élaboration de cette Liste rouge régionale a permis de mesurer le degré de menace qui pèse sur l’avifaune reproductrice de la région. Pilotée par Natureparif et réalisée par un groupe d’ornithologues experts, elle reprend la méthodologie officielle établie par l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN) et constitue une référence nouvelle et standardisée de la situation des oiseaux nicheurs d’Île-de-France. Ce travail a également intégré les données du programme STOC (Suivi Temporel des Oiseaux Communs) initié par le Muséum national d’Histoire naturelle, à partir desquelles sont calculés les taux d’évolution des populations.

151 espèces évaluées
Sur les 178 espèces d’oiseaux qui se reproduisent en Île-de-France (ou s’y sont reproduits depuis 1950), une catégorie de menace a été attribuée à 151 d’entre elles. Les espèces introduites et les nicheurs accidentels n’ont pas été évalués. Le constat est alarmant !
Dix espèces sont déjà considérées comme disparues de la région au cours des 50 dernières années (ex : la Bécassine des marais, le Butor étoilé ou le Râle des genêts). Quatorze sont « en danger critique d’extinction » (ex : la Sarcelle d’été, le Busard cendré ou le Guêpier d’Europe), 7 sont classées « en danger » (ex : le Cochevis huppé, le Phragmite des joncs et la Fauvette pitchou) et 18 sont « vulnérables » (ex : le Vanneau huppé, l’Alouette lulu ou le Gobemouche noir).
Ce sont donc 39 espèces qui sont actuellement menacées dans la région soit plus d’une espèce sur quatre. Un constat à rapprocher de celui de la Liste rouge des oiseaux menacés de France, publiée en mai 2011, puisque la situation francilienne s’aligne sur la situation nationale : dans les deux cas, ce sont un peu plus du quart des espèces nicheuses qui sont menacées.

Danger pour les oiseaux des milieux agricoles
La Liste rouge réalisée au plan national, comme celle d’Île-de-France, met en évidence le mauvais état de santé général d’un grand nombre d’espèces spécialistes des milieux agricoles. Il s’agit majoritairement d’espèces insectivores, particulièrement affectées par l’usage des pesticides qui les prive de leur ressource alimentaire. C’est un véritable enjeu pour l’Île-de-France, dont plus de la moitié du territoire (51%) est occupée par des espaces agricoles. On peut citer parmi les nicheurs franciliens les plus emblématiques de la dégradation de ces milieux le Cochevis huppé ou encore le Pipit farlouse. Élément concordant : 6 espèces parmi les 10 éteintes de notre région sont des espèces qui dépendaient des espaces ruraux agricoles. Certains, tels les Busards cendré et Saint-Martin pâtissent principalement des fauches précoces et de l’appauvrissement du milieu, mais ils bénéficient de programmes de surveillance (suivi de leurs nids), de l’arrêt des rodenticides et de la sensibilisation croissante des agriculteurs.

L’effet de la raréfaction des zones humides
Les espèces de zones humides sont aussi très fragilisées. Pour preuve, 4 des 10 espèces disparues de la région ces 60 dernières années sont inféodées à ces milieux (Bécassine des marais, Butor étoilé, Guifettes noire et moustac) et 7 des 13 espèces « En danger critique d’extinction » (dont la Rousserolle turdoïde, le Canard souchet, la Sarcelle d’été et la Sterne naine) sont des espèces se reproduisant dans les milieux aquatiques. En Île-de-France ces habitats ne représentent plus qu’environ 2% du territoire contre 5% il y a plus d’un siècle. Très localisées, ces zones humides relictuelles concentrent des espèces sur de petits territoires. Les roselières ne sont notamment plus assez vastes et nombreuses pour favoriser le développement des espèces qui leur sont liées comme le Busard des roseaux, la Locustelle luscinioïde ou le Blongios nain. De plus, les plans d’eau sont fréquemment trop artificialisés pour accueillir la reproduction des canards de surface. Citons tout de même le réaménagement écologique de nombreuses carrières en eau (notamment par la création d’îlots favorables à leur reproduction) en Île-de-France, qui bénéficie à des espèces menacées comme le Fuligule morillon ou la Nette rousse.

En forêt, un bilan mitigé
En ce qui concerne les espèces forestières, le résultat est quasiment le même qu’au niveau national. Mieux encore certaines espèces comme la Grive musicienne ou le Grosbec casse-noyaux sont en augmentation. En revanche, les populations de Pie-grièche grise et de Pic cendré, affichent un déclin rapide et encore mal expliqué. Elles sont donc déclarées « en danger critique d’extinction ». Le déclin des populations régionales de Pouillot siffleur et de Mésange boréale s’inscrit dans un contexte plus vaste, probablement lié en partie aux changements climatiques.

Des mesures de conservation qui portent leurs fruits
Pour d’autres espèces, telles que la Chouette chevêche ou l’Œdicnème criard, le développement de programmes de conservation spécifiques permet d’obtenir des résultats satisfaisants en Île-de-France. En effet, ces deux espèces ne sont plus directement menacées dans la région.
Cette Liste rouge pose donc les premières bases d’une meilleure connaissance des espèces menacées de la région et encourage la poursuite et l’accentuation des efforts de protection des espèces mais aussi et surtout de leurs habitats et de leurs ressources alimentaires. Car on ne saurait protéger efficacement une espèce sans préserver d’abord l’habitat dont elle dépend, et son bon état de fonctionnement.